Cette exploitation de l’énergie marémotrice, qui se sert des variations du niveau de la mer en entrainant l’eau dans un barrage, possède de nombreux avantages. Cependant certains éléments pourraient rendre discutable l’intérêt de son utilisation. Y a-t-il un avenir pour cette usine, et pour l’énergie marémotrice en général ?

En réalité, depuis son fonctionnement, nous constatons…

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Les avantages :

Tout d’abord, l’Usine Marémotrice de la Rance, grâce à ses groupes bulbes, produit environ 540 GWh par an, ce qui correspond à la consommation annuelle d’une ville d’environ 220 000 habitants (telle que Rennes). Cette énergie est propre, naturelle et renouvelable, mais elle est aussi indépendante des variations climatiques. Son coût d’exploitation est faible et son bilan énergétique très bon.

En dehors de la production énergétique, le barrage représente un axe de communication important car cet aménagement du territoire permet l’existence d’une route ralliant Saint-Malo à Dinard. Il permet d’éviter un détour d’au moins 30 km et est très utile dans cette zone touristique.

Enfin, cette usine est solide puisque ses machines fonctionnent en milieu corrosif (après son invention, ce type de machines sera utilisé partout dans le monde). De plus, elle protège des raz-de-marée.

Cependant, bien que les études en vue de la construction du barrage aient été très longues, il n’y avait à cette époque aucun souci écologique et l’attrait du développement ainsi que de la croissance représentait un enjeu bien plus important que l’éventualité d’un impact environnemental.

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Les inconvénients :

bla Maintenant, nous ne pouvons pas nier les dégâts qu’elle occasionne. En effet, elle influe sur les marées en prolongeant la durée d’étale de basse mer et de pleine mer, diminue le marnage et modifie la dynamique sédimentaire et la répartition du taux de sel dans la mer.

bla Les populations benthiques (algues, lichens…) ont été perturbées. Il a fallu 10 à 20 ans pour que leur population redeviennent en état d’équilibre. De plus, cette usine, puisqu’elle coupe nécessairement l’écosystème, perturbe aussi le climat.

bla Pour fournir ses 540GWh par an, l’Usine Marémotrice de la Rance a besoin d’une différence d’eau importante entre le côté bassin et le côté mer, donc l’eau est immobilisée pendant une durée allant de 3,5 heures à 8 heures. Cette longue période d’immobilité entraîne la sédimentation de fines particules de vase, qui vont donc se déposer. Cependant, ici, un désenvasement est très improbable car cette eau n’est pas soumise à des courants. Dans le chenal, la force du courant évacue les particules vers le bord et la vase remplace le sable sur 2 ou 3 mètres.

bla L’envasement provoque de nombreux problèmes :

♦ Tout d’abord, il diminue la largeur du chenal ce qui perturbe la navigation car il y a  moins de place pour que les bateaux puissent circuler. De ce fait, EDF doit ouvrir l’écluse du Châtelier pour chasser les sédiments bien qu’ils reviennent peu de temps après, ce qui nécessite de trouver une autre solution pour palier à l’envasement de la Rance.

♦ De plus, cet envasement cause une perturbation des poissons puisque les bancs de sable qui leur servaient de frayères (lieu où la femelle dépose ses œufs) sont recouverts de vase, ce qui nuit à leur reproduction.

♦ Enfin, l’apparition de particules plus ou moins homogènes crée un milieu unique qui s’oppose à la diversité des milieux dans l’estuaire de la Rance.

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bla Non seulement les usines marémotrices entraînent d’importants envasements qui peuvent avoir des conséquences dramatiques sur l’environnement, mais en freinant les marées elles freinent la rotation de la Terre. Cela éloigne alors la Lune de la Terre, ralentit les jours et diminue la vitesse de rotation terrestre. Cette dernière entraîne des conséquences climatiques telles qu’une augmentation de l’écart des températures entre le jour et la nuit…

On en déduit donc que son impact sur l’environnement est assez désastreux. Il modifie l’environnement, qui perd alors son équilibre, et ce de manière souvent irréversible. Ecologiquement, il modifie la durée d’étale, provoque l’envasement de la Rance et freine la rotation de la Terre.

Chacun de ces évènements entraînent eux aussi de nombreux effets indésirables et parfois irréversibles. Économiquement, le bilan est différent et même plutôt positif. En effet, sa production de 540 GWh par an est assez intéressante, elle n’émet pas de gaz à effet de serre, le tout pour un faible coût d’exploitation. Enfin, elle crée un axe de communication assez favorable au tourisme. Par conséquent, est-elle rentable? Il faut avant tout que cette technique soit écologique! Nous sommes dans une époque où le développement durable devient de plus en plus important, c’est pourquoi il est nécessaire de répondre aux besoins du présent sans compromettre les générations à venir. Ainsi, les arguments écologiques auront de l’importance.

Actuellement, la question qui se pose est de savoir si l’énergie marémotrice présente encore un intérêt et si à l’avenir on pourra véritablement l’utiliser ?

Dans le futur, les usines marémotrices fonctionneraient plutôt comme des hydroliennes, afin de limiter l’impact environnemental qu’elles génèrent.

Déjà utilisée depuis très longtemps, l’énergie marémotrice n’est pas exactement une énergie du futur. Cependant, il existe une exploitation autre que l’usine marémotrice de la Rance : l’hydrolienne. Elle fonctionne à peu près comme une éolienne sous-marine, en utilisant la force des courants marins. L’énergie qu’elle produit est nulle, sans impact environnemental et elle n’occasionne aucune gêne visuelle puisqu’elle est dissimulée dans les océans. Des fermes d’hydroliennes pourraient voir le jour en 2012 dans les côtes d’Armor, près de Paimpol et dont l’ensemble de la production correspondrait à celle de 3 réacteurs nucléaires.

Selon beaucoup de personnes, elles présenteraient un impact important sur la faune marine, en attrapant les poissons… Cette idée, bien que répandue, est facilement contestable puisqu’une hydrolienne tourne à 10 tours par minute, ce qui ne présente aucun danger pour la vie sous marine (certains animaux viennent même y trouver refuge) et n’augmente en rien son taux de mortalité. Certaines hydroliennes (hydroliennes du type irlandais) ont même des pales orientées de façon à créer un mur visuel et un centre vide afin de laisser les poissons passer sans danger.

Un autre problème a été énoncé : celui de la pêche. En effet, les pêcheurs avaient peur d’abîmer leurs filets à cause de ces hydroliennes, puisqu’elles se trouvent le plus souvent dans des zones où ils travaillent; cependant, les hélices étant situées dans les fonds marins en présence de forts courants où l’on ne peut pratiquer la drague, les chalutiers pourront pêcher sans aucune gêne.

Enfin, voici le problème principal à résoudre dans les usines marémotrices: celui concernant les courants et la dispersion des sédiments. Cela ne dévie en rien les sédiments, étant donné que la vitesse des hydroliennes est plutôt lente. Elles sont tournées dans le sens du courant et ne risquent en rien de modifier sa trajectoire, et étant de petite taille, elles ne peuvent pas non plus le ralentir, à condition bien sur qu’il n’y ait pas trop d’hydroliennes dans une même zone.

Ainsi, les hydroliennes présente un avenir important pour l’énergie marémotrice.